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Crise économique et financière aux conséquences sociales
La crise économique et financière n’a pas eu les mêmes répercussions dramatiques sur le secteur à profit social (non marchand) que dans d’autres domaines. Cette réalité est due pour bonne partie à la spécificité de celui-ci en termes de ressources comme explicité dans la rubrique consacrée au rôle du secteur. Néanmoins, la crise a eu de lourdes conséquences sur l’activité dans le secteur des entreprises de travail adapté (ETA), sur le renouvèlement de certains subsides contraint par la rigueur budgétaire et sur la diminution des dépenses dans le domaine des soins de santé inscrite au budget. Enfin, les besoins de la population et les dépenses relatives aux bénéficiaires augmentent un peu partout.
Selon une étude de la Fondation Roi Baudouin, le secteur associatif belge souffre des effets de la crise. Une association sur cinq constate encore et toujours une baisse de ses ressources. Et les plus petites d’entre elles connaissent plus de problèmes que les associations plus importantes. Les subsides publics, et dans une moindre mesure les dons en provenance des particuliers et des entreprises, diminuent. Un tiers des associations ont également dû s’adapter à une demande grandissante en augmentant les dépenses en faveur de leurs bénéficiaires – public cible.
D’un point de vue plus sectoriel, la plus grande proximité du marché économique traditionnel a été néfaste aux entreprises de travail adapté (ETA). Certaines d’entre elles ont perdu des contrats avec d’importants clients. Elles ont dès lors dû recourir au chômage économique et dans certains cas, à des licenciements secs. Le secteur culturel a également été durement touché par la crise puisque 40% de ses ASBL connaissent une diminution de leurs revenus. Plusieurs associations se sont vues contraintes de diminuer leurs activités et de se séparer d’une partie du personnel.
Enfin, la crise a cependant eu un effet positif puisqu’elle a accentué la conscientisation d’une part de la population à modifier leur style de vie vers une consommation plus durable. Certains sous secteurs ont pu profiter de cet effet d’aubaine : le commerce équitable, la consommation bio, les agences de crédits alternatives, etc.
Le Gouvernement belge a, dans son dernier accord socioéconomique, décidé de réduire les dépenses dans le domaine des soins de santé (diminution de la norme de croissance du budget des soins de santé mais aussi économies structurelles).
Ces mesures d’économie soulèvent des questions quant aux désinvestissements des pouvoirs publics dans le Budget des Moyens Financiers (BMF) des hôpitaux, décision qui risque de se faire au final au détriment des patients, et particulièrement des plus pauvres.
Un désengagement de l’Etat dans le financement du secteur à profit social fera apparaître des prestations à deux vitesses : des services high-tech et de qualité pour ceux qui en ont les moyens et des services minima, voire pas de service du tout, pour les autres ! De quoi amplifier davantage la fracture sociale. Est-ce là le modèle social de demain ?
La crise économique et financière a souligné l’importance du rôle de l’Etat et du secteur à profit social comme garant de la stabilité de notre société. À ce titre, peu critiquent la rapidité et l’efficacité avec lesquelles les pouvoirs publics ont dégagé des sommes importantes afin de venir en aide au secteur bancaire. L’Etat a contribué à rassurer la population et à limiter le choc pour l’économie réelle.
Cependant, fort de notre expérience dans le secteur à profit social, nous constatons quotidiennement des crises multiples et souvent dramatiques qui minent la population (logement, pouvoir d’achat, accès aux soins de santé, surendettement, etc.) et face auxquelles nos services éprouvent des difficultés à répondre à cause du manque criant de moyens affectés aux politiques sociales.
Face à la crise et à l’évolution de la Belgique, des choix politiques courageux et responsables doivent être posés. Soutenir le secteur à profit social ne constitue pas une dette pour les générations futures mais bien un investissement pour une meilleure qualité de vie et un développement durable de notre société, et notamment de l’activité économique. À l’heure actuelle, s’il est essentiel de réguler les marchés financiers, il semble tout aussi important de se centrer sur le "nécessaire", consolider la sécurité sociale et développer les services aux personnes afin de garantir une indispensable qualité de vie.
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