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Besoins émergeants, autant de défis à relever
Le secteur répond aux besoins fondamentaux de la population. Il doit dès lors s’adapter et innover en cas de nouveaux besoins résultant d’évolution sociétale. À ce titre, il semble intéressant d’analyser les perspectives d’évolution de diverses catégories de population, bénéficiaires de nombreux services du secteur à profit social. Trois focus ont ainsi été réalisés sur des groupes qui, en raison de leurs caractéristiques, apparaissent comme plus nécessiteux en termes de services non marchands : les plus de 65 ans, les moins de 14 ans, les personnes en risque de pauvreté.
Au 1er janvier 2007, la Wallonie dénombrait 567.977 personnes de 65 ans et plus, ce qui représentait 16,53% de sa population. Les perspectives de vieillissement de la population, réalisées par le Bureau Fédéral du Plan, amènent des résultats importants. En 2060, 1.120.362 personnes auront 65 ans et plus, soit 25,91% de la population wallonne. Cette évolution considérable de la structure de la population aura de multiples conséquences en termes de besoins pour les personnes âgées. Le secteur à profit social, comme le reste de l’économie, devra répondre à ce défi.
Les services d’aide familiale, de soins à domicile, les maisons de repos et les services de santé dans leur ensemble seront notamment touchés par cette évolution.
Une étude réalisée par la Fédération des CPAS sur les besoins en lits en maisons de repos confirme l’importance du phénomène. Selon cette étude, il faudrait, en Wallonie, 13.000 nouveaux lits d’ici 2021 afin de subvenir aux besoins de la population âgée.
La question du vieillissement de la population a également des répercussions dans les ETA (entreprises de travail adapté) où on constate que la tranche des travailleurs âgés de 50 à 59 ans est passée de 10% à 18,74% entre 1998 et 2006. Si on peut se réjouir de l’augmentation de l’espérance de vie des personnes handicapées, cela nécessite en revanche de créer des postes de travail adaptés et d’assurer une transition vers la pension de ces travailleurs handicapés. Or, si les ETA essayent d’adapter certains postes de travail à la population vieillissante de leurs travailleurs, elles sont freinées par la question de la productivité et de la compétitivité. Le système actuel de quotas de travailleurs subsidiés que chaque ETA peut accueillir complexifie encore davantage la problématique.
Conscient des multiples enjeux du vieillissement de la population pour le secteur à profit social (non marchand), l’UNIPSO a lancé une vaste étude sur le sujet.
Si l’évolution de la population âgée est connue et fait régulièrement l’objet d’études et d’analyses, on s’intéresse moins souvent à la population des plus jeunes. Or, celle-ci constitue également un groupe important de bénéficiaires des services non marchands.
En observant l’évolution de la population de moins de 14 ans, on constate que celle-ci augmente en valeur absolue mais diminue en terme relatif (pourcentage au sein de la population). Elle passe de 612.501 individus en 2007 à 698.315 en 2060, mais de 17,83% de la population à 16,15%.
Néanmoins, l’augmentation de cette population en chiffre absolu, ainsi que le contexte économique et social auquel doit faire face les parents (nécessité de recourir à 2 temps plein, famille monoparentale, etc.) imposeront aux services dédiés à la jeunesse d’accueillir plus de bénéficiaires. Par conséquent, l’offre de services dans les crèches, les services d’aide à la jeunesse et les écoles devra s’adapter et anticiper cette évolution.
Au-delà des groupes constituant les deux extrémités de la pyramide des âges, le secteur à profit social essaye également d’offrir des services aux plus défavorisés.
Afin d’appréhender l’évolution de cette population, nous nous référons aux chiffres du Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale concernant le taux de risque de pauvreté.
Le critère appliqué au niveau européen pour mesurer le risque de pauvreté est le seuil de 60% du revenu national médian équivalent. Lorsque le revenu total d’un ménage se situe en dessous de ce seuil, on parle d’un risque accru de pauvreté. Selon ce critère, 14,7% de la population belge appartenait en 2006 au groupe à risque accru de pauvreté.
Ce résultat fluctue selon les régions et l’âge : 11,4% en Flandre et 17% en Wallonie. En Wallonie, le taux de risque de pauvreté est de 18,3% pour les moins de 15 ans, de 22,5% pour les plus de 65 ans et de 15,26% pour la tranche intermédiaire.
Ces taux étant malheureusement relativement stables, on suppose qu’à politique inchangée, le taux de risque de pauvreté ne changera pas ou peu d’ici 2060. En chiffre absolu, en revanche, la quantité de personnes en risque de pauvreté augmentera proportionnellement à l’augmentation de la population mais également proportionnellement à l’évolution de la pyramide des âges.
À politique inchangée, il existe un risque de compter 178.215 personnes de plus en risque de pauvreté d’ici 2060. Ce constat impose la mise en place anticipative de politiques visant à contenir et à répondre à ce défi.
Une étude de la Mutualité chrétienne a d’ailleurs conclu que les plus pauvres ont un risque de mortalité précoce accru de 45% par rapport aux plus riches. Ils ont 36% de chances en moins de bénéficier de soins dentaires préventifs. Ils risquent deux fois plus d’être admis en hôpital psychiatrique ou dans le service psychiatrique d’un hôpital général. Ce constat montre que l’augmentation probable du nombre de personnes en risque de pauvreté imposera des prises de décisions politiques en matière de santé.
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